5cm Pak 38

( Restauration )

 

En 1938, la firme Rheinmetall-Börsig mit au point un nouveau canon d'un calibre de 50mm. En 1935, ce modèle était prêt pour la fabrication mais le premier exemplaire ne parvint pas aux unités avant le milieu de l'été 1940. Mais ce nouveau canon appelé 5cm Pak 38 arrivait trop tard pour prendre une grande part aux opérations en Europe et ce ne fut qu'en 1941 qu'il put être engagé dans une campagne importante, celle de l'Union Soviétique. On l'avait doté alors d'une munition à noyau de tungstène dénommée AP 40, mise au point à partir des munitions prises aux Tchèques et aux Polonais.

La Wehrmacht adopta cette munition car la densité du tungstène conférait au noyau un pouvoir de perforation largement supérieur. Le projectile arrivait à point nommé. Lorsque le T-34/76 soviétique apparut sur le champ de bataille, le Pak 38 tirant l'Ap 40 se montra en effet le seul ensemble canon-projectile capable de percer l'épaisse protection du char soviétique. Mais les Pak 38 étaient en nombre limité et ne pouvaient se trouver partout à la fois. Il fallut un certain délai avant que les versions modifiées du vieux canon de 75 mm français viennent combler les nombreux vides dans les lignes de défense antichar. Par la suite, le canon de 50 mm se montra assez efficace pour rester en service jusqu'à la fin de la guerre.

Arme de bonne conception, le Pak 38 possédait un bouclier incurvé, des roues d'acier et un affût à flèches ouvrantes tubulaires qui déverrouillait la suspension à barre de torsion au moment de l'extension de ses bras. Cet affût était constitué d'alliages légers qui en facilitait la mise en oeuvre et une petite roue était placé sous l'affût pour sa manutention. Enfin, son long tube était doté d'un frein de bouche. Le pak 38 était l'un des canons antichars les plus courants de la Wehrmacht et il reçut d'autres améliorations pour être équipé d'un système automatique d'alimentation en munitions. C'est ce qui permit de l'utiliser  comme arme lourde à bord d'un avion et, pendant un moment, les Allemands le montèrent sur le chasseur à réaction Messerschmitt ME 262.

Ultérieurement, il fut modifié en canon anti-aérien. Cette mesure ne fut prise qu'assez tard au cours de la guerre et il ne semble pas qu'elle soit passée au stade de la réalisation. Il existait aussi un canon de char équivalent au Pak 38 fabriqué dans de nombreuses versions dont beaucoup terminèrent en fait comme pièces de défense statique des plages de l'Atlantique.
Jean Pierre Chaput
Source : L'Encyclopédie des Armes édition Atlas,  Pak at War