Rundsted était le plus âgé des Généraux d'Hitler.
Vieux soldat prussien, il appliqua le code d'honneur jusqu'à la fin en étant fidèle et
loyal en public mais en appelant Hitler en privé le petit caporal bohémien. Méthodique
et compétent, il fut reconnu par Eisenhower et Montgomery comme un officier remarquable
et sa réputation fut étrangement mieux reconnue par ses ennemis que par les Allemands.
Dès la campagne de Pologne, il connaît du succès et en 1940, il sera en charge du
groupe d'armée A qui réalisera la percée de Sedan en France. Durant la campagne de
Russie, il protesta contre l'ordre des commissaires donné par Hitler. Après avoir
capturé Rostov sur le Don en novembre 1941, il dut retraiter pour protéger son armée
suite à une violente contre-attaque russe. Il fut relevé de ses fonctions par Hitler
qui, quand il connut les faits, lui pardonna et le rappela en 1942. Il prit charge ensuite
du front Ouest et sera suspendu encore une fois durant la campagne de Normandie mais sera
rappelé à nouveau lors des opérations de Arnhem. Après l'attentat de juillet 1944 sur
Hitler, il présidera le tribunal d'honneur qui jugera les officiers qui ont participé au
complot pour les démettre de leurs fonctions et les faire passer en jugement au tribunal
du peuple présidé par Freisler, un juge archinazi. Ces événements créeront une ombre
à son tableau. Démi finalement de ses fonctions en mars 1945, il sera finalement
remplacé par Kesselring. À la fin de la guerre, les alliés voudront le juger pour
crimes de guerre et dû à une pauvre santé, il sera relâché en 1949. Appliquant le
code honneur et patrie jusqu'à la fin, Rundsted fut un officier exemplaire mais ces
qualités dans ce cas-ci se retournèrent contre lui. Pris dans le carcan de la
fidélité, il ne sut pas prendre des décisions qui auraient pu aider son pays. |